Le symbolisme du geste dans la statuaire Kongo

Vous savez que chez Kota Kimia, le symbolisme prends une part centrale dans tout ce que je fais. Je ne cesse de le rabâcher, tout ce que nos ancêtres ont produits, que ce soit pour leurs objets du quotidien ou dans la fabrication d’objets accompagnant les cultes, ces objets sont tous chargés de symbolisme et d’enseignement. J’aime passé du temps dans les bibliothèques, et sans avoir un ouvrage particulier en tête : je feuillette les livres autour de l’art africain et à chaque fois j’apprends des choses qui me font pétiller les yeux.

Je vais vous partage ici, une découverte sur le symbolisme dans les statuaires kongo, et il s’agit bien de gestuelle symbolique.

Les Kongo regroupent principalement les Vili, les Lari, Les Sundi, les Woyo, les Bembé, et Bwende, les Yombé, et les Kongo (proprement dits).

Pour les Kongo, les gestes créent des portes (Bimwelo) menant à la compréhension. Les signes corporels constituent la mémoire et le reflet des expériences vécues.

Dans le cimetière de Singini, près de Tshela, en pays yombé, à l’ouest de Kinshasa. Debout au centre d’un cercle symbolisant l’univers, un homme tend les mains très haut devant lui. Il s’agit de Joseph Kasavubu, le père du nationalisme Kongo, président du Congo indépendant du 30 juin 1960, père de l’autodétermination.

Joseph Kasa-Vubu fut le premier Président de la République du Congo de 1960 à 1965

De ses paumes offertes en signe de profonde bénédiction (sakumuna), il ” répand son âme ” (vana miela) sur les pélerins venus sur sa tombe. Kasavubu fait un pas sur la gauche, ce qui signifie : “je suis vivant, je me déplace.” car le pied gauche représente la vie (Kadi lumoso i sinsu kia mooyo). C’est un signe de l’âme. La plupart des gens avancent d’abord le pied droit, c’est le pied fort qui frappe. Mais kasavubu part du pied opposé, signe de paix. De son regard, agrandi par les lunettes, il somme ses successeurs d’observer attentivement le monde (bulwa meeso). A nous tous, il apprend à marcher avec les attitudes qui nous ont été communiquées par l’autorité et la puissance de nos ancêtres.

Source : Le geste Kôngo, musée dapper

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