Histoire des origines du bogolan

Dans un village du Bélédougou, un chasseur et sa famille cultivaient le mil, le sorgho, l’arachide et quelques plants de coton pour leurs besoins vestimentaires. Au moment de la récolte, les fleurs blanches de coton étaient ramassées dans des paniers légers. Les fillettes et leur mère filaient ensuite les longues fibres que l’homme tissait en bandes étroites. Pour confectionner des pagnes, des tuniques et des culottes, il assemblait, par un surjet, les bandes entre elles.

Un jour, le chasseur partit sur les traces d’une biche qu’il avait repérée. Sentant le danger approcher, elle se réfugia dans une mare où, mortellement blessée par une flèche, elle s’écroula. Le chasseur entra dans le marigot afin de charger l’animal sur ses épaules. La robe de la biche était maculée de boue. L’homme la rapporta au village, satisfait de pouvoir nourrir les siens. Son fils lui fit remarquer à quel point la terre avait taché les épaules de sa tunique.

Le lendemain, la femme trempa le vêtement et frotta énergiquement le tissu. Elle s’aperçût alors que l’argile lui avait donné une belle couleur noire et qu’elle était indélébile. C’est ainsi que naquit le bógólan.

source : Pauline Duponchel Textiles bogolan du mali