La maternité dans les statuaires africaines

Avant de faire un tour d’horizon sur la représentation traditionnelle africaine, il est nécessaire de garder en tête une chose essentielle, en effet d’après le philosophe ashanti Kwame Anthony Appiah : “les nombreuses Afriques, pour mettre en garde contre les généralités qui ignorent la diversité des croyances, des écologies, des économies et des systèmes sociopolitiques de ce gigantesque continent”

L’image suscite une signification et différentes interprétations sont possible en fonction des connaissances du spectateur. Au Ghana, les dirigeants masculins sont parfois appelés “mères” car à l’image de la maman qui protège ses enfants, le chef est celui qui veille au bien de sa communauté. Néanmoins les interprétations ne sont pas statiques ou immuables, ces statues sont interprétées autrement selon l’interlocuteur, une jeune fille sur le point de se marier ou un père de plusieurs enfants.

[L]a vieille mère du village [sénoufo], la divinité centrale […] les ayant nourris […] du lait de la connaissance […] les restitue comme des initiés, des êtres humains complets.

Gilbert Bochet

Un stéréotype existe cependant, il ne faut pas considéré toutes ces représentations comme étant des déesses de la fertilité, certaines sont des représentations de femme incarnées et d’autre signifie bien plus que la fertilité. La plupart des mères Yoruba qui apparaissent dans les sculptures ne sont pas des divinités à l’exemple de cette image ci-dessous.

Bol Yoruba mère et enfant, région de Ketu, Nigéria

En bois, perles, corde, fer, 32,7 cm

Ces images surpassent l’expression de la grossesse et de l’allaitement pour faire le connexion avec la pensée, l’esthétique, la cosmologie ou encore la vision du monde. Nombreuses sont les œuvres dont on ne connait pas le contexte, où l’interprétation est laissée au libre arbitre de celui qu’il l’a arrachée de son milieu naturel.