L’arbre et le bois en Afrique

Le bois est le matériau le plus important dans l’art africain en général; mais avec les conditions climatiques que connait l’Afrique, le bois ne peut pas traverser les siècles en résistant aux dommages du temps. Malgré cela, le bois se retrouve dans beaucoup de production ancienne, des œuvres qu’il nous est possible encore aujourd’hui, d’admirer et d’étudier. En effet, les bois africains sont durs et solides, en ayant cela en tête, on ne peut que s’émerveiller de la prouesse technique dont il faut faire preuve pour dompter ce matériau noble.

Il est déjà difficile avec simplement de l’argile molle de matérialiser une idée, de la rendre compréhensible et identifiable par notre entourage alors imaginez-vous lorsque vous avez un morceau de bois semblable à de la roche et des outils rudimentaires.

Dans une société qui collabore avec la nature, le bois n’est pas simplement un matériau c’est une extension de la nature sacré, l’arbre dont il provient est respecté au même titre. Certains codes sont ancrés dans les traditions africaines. Je vous partage un exemple ci-dessous.

Au Sénégal, pour éloigner le danger de chute, avant de monter dans un arbre le grimpeur rend grâce à l’Etre suprême, puis détache du tronc un petit morceau d’écorce qu’il mord de ses dents en s’adressant à l’arbre : ” TU ! Arbre que voici, Sène, Je te mange le premier, pour que tu ne me manges pas”.

Source : La puissance du sacré de Clémentine M.Faik-Nzuji

Comme je l’ai précisé dans la newsletter du mois dernier, l’arbre par ses caractéristiques, grande hauteur, ancrage des racines fait le lien entre la terre et le ciel. Le lien entre les esprits d’en-haut et le peuple.

Selon les traditions africaines plusieurs arbres sont considérés comme sacrés, cet estime est dû à leur présence dans le mythe créateur de certains peuples. Chez les Bakongo, le palmier est à l’origine de la perte de l’état initial de Mahungu, premier être humain, qui était un être complet et parfait. L’Etre suprême lui avait interdit de contourner le palmier qui poussait dans l’enclos où il vivait. Mais un jour, Mahungu contourna l’arbre, et aussitôt il se vit se scindé en deux entités distinctes qui sont devenues l’Homme (Lumbu) et la Femme (Muzita).

Dans un autre article, je vous partagerai le mythe kongo de la création de l’homme et de la femme au complet.

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