Les arts anciens du Nigeria : L’art Ifé

Selon la tradition yorouba, Ifé est le centre du monde d’où s’est diffusée l’autorité politique et spirituelle de cette grande culture africaine.

Il y a deux types de têtes Ifé, celles qui étaient fixées sur des mannequins en bois qu’on utilisait dans les cérémonies des secondes funérailles après les avoir habillés et parés des symboles de l’autorité, se substituant à la dépouille du roi défunt, d’où leur réalisme. Ainsi que les têtes commémoratives des oni, posées sur des autels qui servaient de reposoir aux mânes ancestraux.

Buste d’oni, Ifé, Nigeria, XVe-XVIe siècle, bronze, haut. Museum of Antiquities. Cette figure finement modelée et fondue à la cire perdue représente un oni en buste, revêtu des insignes de la royauté : sur la tête, la couronne avec un motif floral au sommet : au cou et sur le torse, les lourds colliers de perles; dans la main gauche, une corne bélier remplie de substances magiques (la droite tenait un sceptre, perdu); le visage et le ventre sont recouverts de fines scarifications verticales.

Le plus souvent striées de longues scarifications verticales, ces têtes peuvent comporter des trous pour une barbe ou une chevelure postiches, ainsi que des traces de polychromie.

Comme pour l’art de Nok, les sculptures les plus tardives de l’art d’Ifé esquissent la filiation de l’art yorouba actuel. D’autres sites révélèrent des sculptures d’une qualité semblable : Ita Yemoo, à côté d’Ifé, Owo, à 100 kilomètres au sud-est, et enfin Tada et Jebba, deux villages situés sur la rive droite du Niger où ont été découvertes deux statues en bronze, dites “de Tsoede”, du nom du héros mythique des Nupé, chefs-d’œuvre fameux de l’art africain : la plus connue d’entre elles représente une merveilleuse figure d’homme assis, fondue d’un seul tenant, qui a été datée par thermoluminescence de la fin du 13e ou du début du 14e siècle.

Laisser un commentaire