Mythe africain de la création par le peuple Yaka

Au commencement, seule existait une chose informe, masse compacte sans visage et sans nom, qui vivait là, comme ça, immobile, sans but.

Un jour pourtant, cette chose se mit à bouger : quelques fissures par-ci, quelques craquelures par-là. Voilà une forme qui apparaît, se précise pour devenir une des créatures qui existent et remplissent aujourd’hui l’univers. Le soleil, la lune, les planètes, les étoiles, la terre, les montagnes, les arbres, les plantes, etc. furent ainsi créés. Peu à peu, chaque chose prit sa place. Tout se stabilisa. Ce fut alors que surgit des fentes béantes un être du nom de Kyanza Ngoombi, ce qui signifie “La Parole Première” ou “La Parole qui précède”. Cet être était un serpent immense à double tête qui, se déroulant lentement de ses spires onduleuses, dirigea l’une de ses têtes vers l’Occident, et l’autre vers l’Orient. Il resta ainsi allongé, sans bouger, couvant dans l’immobilité totale les créatures émergées des entrailles de la terre.

Un temps incommensurable passa. Puis un jour, Kyanza Ngoombi commença à transpirer abondamment. Il transpira, transpira si bien que sous sa tête dirigée vers l’Occident, l’eau qui coulait de son corps forma le fleuve Kwango, et sous sa tête dirigée vers l’Orient, sa sueur se transforma en rivière Wamba. Du Kwango nous avons le poisson et tout le peuple sous-marin qui nous est offert pour apaiser notre faim. De la Wamba, nous avons la nature et la végétation qui abritent les esprits de nos morts et les remèdes qui adoucissent nos angoisses.

De nos jours encore, les tremblements, les érosions, les éboulements et les ravinements sont l’œuvre de Kwango Ngoombi.

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